Avant la conférence le 18 octobre prochain à La Rochelle, nos 2 experts en recrutement Lise Denis, Business & Recruitment Manager chez Teamside et David Mathis, Consultant en relation entreprise sur le centre APEC de Poitiers et de La Rochelle nous font un état des lieux de la situation du recrutement dans les entreprises.
L.D : De mon point de vue, le territoire du Poitou Charentes est particulier au sens qu’il regroupe 4 pôles économiques (Niort, Poitiers, La Rochelle, Angoulême) qui ont chacun une grande spécificité : Poitiers est connu pour le secteur de l’éducation & la Edtech, Niort pour l’influence du secteur assurantiel…
La Rochelle est une ville assez spécialisée aussi, d’un point de vue des secteurs majoritaires : Tourisme, BTP, Industrie (nautique, bois…) mais aussi de sa forte orientation vers une économie durable et innovante. C’est aussi une ville avec une sur-représentation d’entreprises de tailles intermédiaires, de PME.
L.D : C’est un problème général et non territorial aujourd’hui en France. Et c’est un problème qui va bien au-delà du simple marché du travail.
Le Covid a démocratisé (pour ne pas dire imposé) une nouvelle forme de flexibilité au travail, le télétravail alors que le marché du travail était déjà en pleine révolution de ce qu’on appelait l’ubérisation qui se traduit aujourd’hui par de nouvelles formes de contractualisation : les freelances, le portage…
Ces nouveaux modes de travail se sont imposés en raison d’un manque de compétences (et de personnes) disponibles par rapport aux postes à pourvoir.
D.M : Le volume d’offres qu’on a atteint depuis le début de l’année 2022 est exceptionnel dans le sens ou l’on n’a jamais atteint un niveau de diffusion d’offres aussi élevé au niveau de l’emploi cadre en France. On est en passe de dépasser le niveau de 2019, qui était une année record où il n’y avait eu jamais autant de recrutement de cadre.
L.D : Depuis toujours la formation n’est pas alignée parfaitement aux besoins du marché du travail ce qui se traduit en bout de chaine par un décalage entre les besoins de compétences et les compétences effectivement disponibles. Et ça commence de mon point de vue dès la phase d’éducation quand on demande aux enfants et aux jeunes de choisir un emploi qui leur plairait sans prendre en compte les besoins futurs du marché du travail.
Il ne s’agit pas de mieux calibrer et prévoir pour éviter les écarts entre formation et travail (ou entreprises) car cela ne sera jamais parfaitement aligné. Regardez le principe du numérus closus en médecine, cela ne fonctionne pas car ce principe ne tient pas compte de tous les facteurs d’influence.
Il s’agit plutôt de faciliter les ajustements et de mieux faire communiquer ces deux mondes.
On vit aussi une forte accélération de l’évolution du marché du travail en raison des progrès technologiques, cela devient de plus en plus difficile à suivre pour le secteur de la formation.
Comment prévoir il y a 5 ans (la durée d’une formation secondaire supérieure), qu’on parlerait aujourd’hui de métaverse, de web3 ?.. Et quand bien même : comment savoir quelles compétences doivent être développées absolument aujourd’hui pour les besoins des entreprises demain ?
On assiste aussi depuis plusieurs dizaines d’années aux effets de la mondialisation. : les travailleurs d’aujourd’hui ne sont plus liés « localement » à leur emploi, le cadre d’analyse s’est considérablement étendu et il devient plus difficile à appréhender : de nouvelles concurrences, de nouveaux enjeux…
On est essaie de gérer en local un problème dont le spectre nous dépasse. C’est toute la difficulté. Il faut aussi accepter que le marché du travail se transforme, l’ouverture est nécessaire, la capacité d’adaptation essentielle.
Je trouve cela très inspirant que nous devions réinventer notre manière de fonctionner, de travailler.
D.M : On voit aujourd’hui que les délais de recrutement s’allongent, et puis on a malheureusement eu l’année dernière un phénomène qui a touché beaucoup d’entreprises qui est de devoir abandonner de recruter des cadres, et cela peut être dangereux pour le développement d’une entreprise, par ce qu’évidement l’humain est souvent « le cœur battant » d’une entreprise. Et donc c’est essentiel d’avoir du personnel qui peut accompagner la croissance d’une entreprise car sinon cela peut être bloquant voir pénalisant pour certaines structures.
D.M : L’idée est de traiter un enjeu qui est de savoir attirer, recruter des talents et avant tout des compétences dans les entreprises qui reste une réelle difficulté : d’ailleurs selon notre dernière étude APEC il a été mesurer un niveau de tensions et de difficultés de recrutement qui n’avait jamais été mesuré jusque-là. Donc cela montre les difficultés de recrutement auxquelles sont confrontées les entreprises aujourd’hui, et il y a un autre enjeu également c’est de pouvoir fidéliser ses collaborateurs.
On parle aujourd’hui de « guerre des talents » cela donne bien à voir en termes d’image les difficultés qu’on peut avoir à recruter notamment de recrutement durable, car aujourd’hui recruter c’est bien mais fidéliser c’est encore mieux.
L.D : On se sent tous investis chez Teamside d’un rôle de vigie sur le marché de l’emploi et on a envie de faire profiter les personnes et les entreprises de notre expertise sur le sujet, de ce qu’on connait, et de ce qu’on perçoit. L’idée c’est d’apporter notre pierre à l’édifice d’un marché du travail épanouissant, durable et vertueux. Ca peut sembler un peu idéologique, mais on est tous intimement persuadé que le travail peut être source de plaisir et servir l’intérêt général, individuel, sociétal, écologique…
On aime aussi beaucoup apprendre des expériences de chacun et c’est à ce titre qu’on aime participer à ce type d’évènement.
📆 Mardi 18 Octobre
⏱ 18h à 20h
🍹 Cocktail à la fin de la conférence
📍Concessionnaire BMW – Beaulieu Est, 51 Rue du 8 Mai, 17138 Puilboreau
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