Comme en avril dernier, le SPN vous propose une lettre de veille sur ce qui fait l'actualité Sobriété et Responsabilité Numérique. Lisa Harel, directrice du SPN, vous expose cette fois-ci (en plus de la note de veille) son analyse sur les enjeux de la responsabilité numérique pour les entreprises du secteur. Bonne lecture !
Par Lisa HAREL, directrice du SPN
Smartphones, ordinateurs, objets connectés, data centers, réseaux, intelligence artificielle… Le numérique s’utilise dans le quotidien de chaque individu. Pourtant, selon la manière dont sont conçus des produits ou logiciels, les outils numériques peuvent servir (Tech For Good) ou desservir (exclusion sociale, exploitation des ressources fossiles…).
Si les sujets de la Sobriété et de la Responsabilité Numérique sont discutés depuis un peu plus de 10 ans, ils se diffusent largement depuis 2 années environ. Les usages sont interrogés, les produits et matériels, ainsi que les pratiques et l’engagement des sociétés. A l’échelle de la société, la conscience collective s’élève et ce sujet pose une multitude de questions pour les utilisateurs numérique.
Au cœur des enjeux du XXIème siècle, réside la préoccupation environnementale et le respect d’engagements comme les Accords de Paris qui visent à réduire de façon significative les consommations énergétiques et les émissions de GES qui y sont liées.
À noter que la production et l’usage des technologies numériques représentent 4% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial et se projettent à 8% en 2025 selon l’ADEME.
Du côté politique, en France, l’Assemblée Nationale a adopté le 11 juin la proposition de loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France.
La proposition de loi identifie clairement certains services Internet fortement consommateurs d’énergie, tels que les services de streaming. Si la proposition de rendre obligatoire l’écoconception des services consommant le plus de bande passante n’a pas été retenue, les députés l’ont remplacé par l’application volontaire d’un « référentiel général de l’écoconception des services numériques » qui sera rédigé par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et l’Agence de la transition écologique (Ademe). Ces critères d’écoconception devront notamment « limiter le recours aux stratégies de captation de l’attention des utilisateurs des services numériques ».
Renforcement de la sensibilisation des étudiants à la sobriété numérique et des élèves ingénieurs à l’écoconception des services numériques
Création d’un Observatoire de recherche des impacts environnementaux du numérique
Prise en compte de l’impact environnemental du numérique dans la déclaration de performance extra-financière des entreprises
Renforcement des dispositions luttant contre l’obsolescence programmée et l’obsolescence logicielle
Découplage des mises à jour de conformité et de non-conformité de manière à permettre au consommateur, s’il le souhaite, de n’installer que les mises à jour de sécurité
Interdiction des pratiques empêchant au consommateur d’installer les logiciels ou les systèmes d’exploitation de son choix
Accès non discriminatoire aux pièces détachées, modes d’emploi et à tout autre instrument permettant la réparation des produits
Réduction de l’impact environnemental des centres de données et des réseaux moins énergivores
Élaboration d’une stratégie numérique responsable, à partir de 2025, pour les communes et intercommunalités de plus de 50 000 habitants
Côté entreprises, force est de constater que, y compris au sein de la filière numérique, la mise en œuvre d’une politique de Sobriété et Responsabilité Numérique n’est pas homogène : les prises de conscience et d’engagement des entreprises étant très liées, jusqu’alors, au mindset des dirigeants.
Soucieux de renforcer un écosystème porteur de sens, le SPN souhaite faire en sorte que les entreprises du numérique puissent anticiper les tendances émergentes des marchés. Ainsi, il nous est apparu stratégique de les aider à s’approprier les enjeux du Numérique Responsable, et de les faire monter en compétence afin que ces pratiques deviennent un standard.
L’enjeu n’est pas qu’une entreprise seule parvienne à avoir des résultats exemplaires mais bien que l’ensemble des entreprises y parviennent.
Les usages individuels ont un impact fort mais il faut savoir qu’en valeur absolue un salarié dans une entreprise à 3 fois plus d’impact qu’un individu à l’échelle de la société : les entreprises ont donc un grand rôle à jouer.
Une feuille de route sur le Numérique Responsable peut constituer un projet fédérateur pour les équipes et attirer des talents, notamment les jeunes générations qui ont envie de rejoindre des entreprises qui font sens avec leurs valeurs.
La Sobriété Numérique répond par principe aux besoins premiers des usagers. En appliquant ce principe, l’entreprise est centrée sur la valeur. Elle pose un nouveau cadre pour se différencier et offre l’opportunité de développer de nouveaux services et produits (Low Tech, Tech for Good, Tech for change, Inclusion, qualité…).
La volonté politique s’oriente vers une convergence du numérique et de la transition écologique. D’ores et déjà plusieurs appels d’offres sollicitent des preuves de pratiques Numérique Responsable. Certaines institutions mettent en place le principe « d’éco-conditionnalité des aides publiques”.
A l’échelle de l’Europe, le parlement votait fin 2020, une résolution historique comprenant un ensemble de dispositifs pour évoluer vers une consommation plus responsable.
Quand on parle de Numérique Responsable et de Sobriété Numérique, on parle de réduire les consommations énergétiques, d’allonger la durée de vie des équipements, et de fidéliser les collaborateurs. Ainsi, l’incidence financière semble logiquement corrélée.
Beaucoup, parmi les professionnels du secteur me diront (ou m’ont dit) : « Je suis pionnier sur ces pratiques de numérique responsable”, “Mon coût de production est corrélé à ma capacité d’éco-concevoir, évidemment que je suis vigilant”, “Mes équipes sont formées à la pointe des dernières pratiques”, ou bien encore “C’est le besoin client qui prime et je n’ajoute jamais de fioriture”…
Oui, mais, au-delà du déclaratif, quels sont les moyens pour vos clients ou les donneurs d’ordres de vérifier ? Avez-vous mesuré ? Dans quelle optique de progression vous projetez-vous ? Pourriez-vous en faire un véritable avantage concurrentiel ? Je crois sincèrement qu’aujourd’hui l’enjeu est là !
Donner les moyens à des néophytes de comprendre votre engagement.
Vous donner les moyens de progresser grâce à votre engagement et votre expertise (intégrer à votre stratégie RSE, la brique Sobriété et responsabilité numérique, en faire un levier d’innovation).
Mesurer et définir votre trajectoire pour vous, vos clients, vos collaborateurs, votre développement, notre environnement.
Pour compléter vos connaissances sur le sujet, découvrir les bonnes pratiques à mettre en place pour réduire votre impact numérique au quotidien, ou engager une démarche vertueuse pour gagner en responsabilité, nous vous invitons à consulter la deuxième note de veille Sobriété et Responsabilité Numérique proposé par le SPN ⬇️
La note de veille Sobriété & Responsabilité Numérique proposée par le SPN vous intéresse ? Vous souhaitez être informé de la sortie des prochaines ? Faites le nous savoir en vous inscrivant via le formulaire suivant ⬇️
Vous souhaitez partager votre expertise ?
Envoyez-nous
votre publication !
Vous souhaitez nous soumettre un article à publier ?