Le Campus des métiers et des qualifications (CMQ) Numérique pour la formation professionnelle 4.0 a accéléré son développement cette année. Le premier Environnement immersifs d’apprentissage est sur les rails. Son directeur Régis Bichard revient sur les nouveautés de l’année de cette structure à dimension régionale et précise ses ambitions pour l’avenir.
Rappelez-nous les objectifs principaux du CMQ NFP 4.0…
« Il y en a deux : tout d’abord créer des environnements immersifs d’apprentissage (EIA) en réalité virtuelle et augmentée pour enrichir la formation professionnelle dans toutes les filières. Pour acquérir des gestes procéduraux essentiellement. La cible va du CAP au BTS dans les lycées professionnels de la région. Nous voulons produire ces contenus en lien avec les EdTech qui commencent à s’intéresser à ce marché. L’autre objectif consiste à utiliser ce même format EIA pour permettre à des collégiens de découvrir des métiers et de se projeter plus facilement vers l’avenir. »
2024 marque une accélération de l’action du CMQ NFP4.0. Que s’est-il passé ?
« Nous avons remporté l’appel à manifestation d’intérêt Compétences et Métiers d’Avenir (AMI CMA) qui va financer les activités du CMQ. L’État apporte 10M€ et les autres partenaires 5M€. Le label Talents&Territoire nous assure le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine. Le premier versement a eu lieu en début d’année. 2024 est une année charnière. Jusque-là, j’étais missionné par le rectorat de Poitiers pour piloter ce dossier. Trois ingénieures pédagogiques m’ont rejoint. Un ingénieur technique et deux médiateurs scientifiques, hommes ou femmes, seront recrutés dans les prochaines semaines. Le CMQ finance aussi un ingénieur recherche qui travaille à l’université de Poitiers sur les interactions Hommes-Machines afin notamment de pouvoir se passer des manettes. Nous avons pu aussi investir dans dix bornes de réalité virtuelle ainsi que des casques autonomes, et débuter nos sessions de formation d’enseignants de lycées et collèges dans nos locaux situés au quatrième étage du Lycée Pilote Innovant International (LP2I) près du Futuroscope. »
Quel sera votre rôle au sein du Campus Numeria inauguré en 2025 dans l’un des pavillons du Futuroscope ?
« Nous avons deux lieux d’incarnation : le LP2I et ce futur espace destiné au grand public et aux scolaires, le campus Numeria au Futuroscope. Ce pôle a vocation à proposer des parcours pédagogiques pour former les jeunes à des métiers d’avenir : programmation robotique, cognition humaine et artificielle, bâtiments connectés… En adéquation avec ses deux objectifs propres, le CMQ NPF4.0 fournira des contenus EIA sur des formations professionnelles (maintenance industrielle, électricien, aide à la personne…) et sur la découverte des métiers. L’idée consiste à proposer nos parcours de formation aux 150 000 scolaires et 2 millions de visiteurs du parc. »
Comment se construit un Environnement Immersif d’Apprentissage (EIA) ?
« Nous avons vocation à créer au moins neuf EIA sur les cinq prochaines années. Le premier concerne la formation à la maintenance industrielle. Pourquoi ? Les plateaux techniques des lycées ont toujours du mal à reproduire une ligne de production automatisée et robotisée, pour des raisons de coût et de dimension notamment. La réalité virtuelle permet de créer des séquences d’apprentissage dans des environnements fidèles à ceux de l’entreprise. On s’est associé à une entreprise de la Vienne. Des enseignants de lycées professionnels ont observé pendant plusieurs jours le fonctionnement de la ligne de production, identifié des tâches intéressantes pour la formation, et écrit des scénarios avec nos ingénieurs pédagogiques. Ces expériences seront disponibles sur la plateforme en ligne Inversive créée par VR Connexion, un GIE de plus de 120 studios spécialisés dans la production de contenus numériques de France. »
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