Pour la 2e année consécutive, Alexis Nault, notre chef de projet Performance, pilotait l’organisation du Startup Weekend à Poitiers. Des mois de travail et de mobilisation sont nécessaires à la réalisation de cet événement qui dure pile poil 54h. Mais qu’est-ce qui explique l'enthousiasme autour d’un tel projet ? Comment peut-on envisager de passer un week-end complet au bureau avec le smile ? C’est ce que le chef de la Stranger Team nous raconte.
Après tout, je ne suis vraiment pas le plus patient de mes collaborateurs. Certains diraient même que j’ai un sacré caractère. Voire que je suis grognon (parfois).
J’ai aussi une sérieuse tendance à trouver rapidement la faille d’un projet. Autant je sais valoriser ce qu’il y a de bon, autant je m’attache à soulever ce qui ne va pas. La fameuse bienveillance impitoyable… Les porteurs de projet sortent souvent de nos rencontres avec plus de questions qu’au début de nos entrevues. Surtout lorsqu’ils sont dans la phase d’émergence.
Enfin, nos semaines sont déjà bien intenses au SPN donc je réserve plutôt mes samedis soir à la dégustation de gin et aux soirées avec les copains. Pourtant, quand le SPN décide d’organiser un Startup Weekend, je suis toujours ultra motivé.
C’est lors de l’édition Smart City en 2017 à Tours que les Startup Weekends et moi, on a fait connaissance. Les débuts ont été un peu froids. Comme évoqué, la perspective de mobiliser mes neurones pendant 54 heures après une semaine déjà bien remplie ne m’enchantait pas vraiment. Mais au fur et à mesure de ce weekend où la team SPN participait au complet à ce challenge, nous avons appris à nous découvrir, chacun dévoilant ses atouts. Notre amour a explosé lorsque le 1er prix à été remis à mon équipe pour le projet Vélosuzette ! Est-ce que j’aime les SW parce que j’ ai gagné ? Peut-être que oui. Et alors ? 😉
Depuis, j’ai participé à l’organisation des Startups Weekend à Angoulême (2017 et 2018) et j’ai été Lead Organizer pour le SPN pour les deux éditions pictaves (mars 2018 et novembre 2019). A chaque fois, j’ai eu l’opportunité de rencontrer des personnes qui m’ont challengé et des projets que j’ai bousculés (enfin j’espère) !
L’équipe mentor : Mad men(tor)
Ça peut paraître naïf comme affirmation, voire gnangnan. Et pourtant, c’est tellement vrai… Aloïs GABORIT, cofondateur de Pixis et membre de la Stranger Team Orga, partage aussi ce sentiment. C’est un peu difficile à exprimer parce que ça sonne creux. L’un comme l’autre, on cherche toujours les mots pour transmettre ce ressenti mêlant apprentissage, étape franchie, évolution.
Finalement, on termine toujours par raconter nos propres expériences des SW. On se souvient toujours en premier des rencontres avec les membres de l’équipe. Dans un SW, les porteurs de projets dont l’idée est retenue doivent constituer une équipe complémentaire tant en terme de profils que de compétences. Souvent, ça va de pair avec les personnalités. Il est donc CRUCIAL d’apprendre à travailler vite et bien avec ces collègues d’un weekend.
Ensuite, on raconte la pression ! Ne te trompe pas, ami lecteur, les organisateurs et le facilitateur d’un SW savent faire monter le stress des équipes plus facilement que les réalisateurs de Game of Thrones. C’est une recette secrète que chaque ville organisatrice adapte à son ADN. En tout cas, il faut retenir que c’est un ingrédient non-négociable pour un réel progrès des projets en 54 heures. On peut croire que c’est pas healthy – mais je t’assure, lecteur, que tu te remets et que le challenge en vaut la chandelle (ou l’inverse).
Il ne faut pas oublier la dimension “apprentissage” d’un SW – d’ailleurs Techstars rappelle à tous les organisateurs que les enjeux d’un SW sont à 80% pédagogiques. 1ère leçon : l’entrepreneuriat n’est pas un long fleuve tranquille. Toute la team et les mentors vont marteler un mantra : créer une startup doit d’abord s’appuyer sur la réponse à un besoin / “pain point” et surtout (SURTOUT) pas sur une envie technique ou technologique. Lors d’un workshop, on transmet des méthodologies pour vérifier le marché à partir des points de blocage. Puis, on force les participants à aller à la rencontre de leurs potentiels utilisateurs. Après quoi les coachs arrivent et challengent les projet en répétant un seul mot : “pourquoi ?”. Enfin, on apprend à formaliser son projet, à le pitcher devant un jury, à le défendre. En somme, un SW c’est un condensé de pratiques – une sorte de guide du débutant entrepreneurial.
L’équipe organisatrice : Stranger Team
Nul besoin d’insister sur la valeur ajoutée pour un porteur de projet de passer par un SW. En revanche, quel bénéfice pour les entreprises de la filière du numérique, me direz-vous ?
Déjà, vous pouvez avoir un aperçu des retours d’expérience de nos adhérents sur la 1ère édition ici https://www.spn.asso.fr/openinno-startup-weekend-poitiers-adherents-temoignent/.
Par ailleurs, au sein de l’équipe du SPN, nous avons tendance à porter une vision systémique, à essayer de rationaliser le travail…
La liste est longue … Mais pour tous ces cas de figure, on essaye de guider, d’orienter et de limiter les risques pour les porteurs de projets.
Et justement, le SW est un outil formidable dans notre chaîne (très logique) de formats d’accompagnement.
Sur la première édition du SW Poitiers, deux projets ont intégré l’un de nos programmes d’accélération Start Innov’ et ont aujourd’hui créé leur entreprise – soit 20%, la moyenne internationale étant à 12% de projets voyant le jour.
Les autres bénéfices pour un cluster sont très variés et parfois difficilement palpables. De notre côté, on a pu observer quelques retombées très positives, et notamment :
Pour un territoire ou un tiers-lieu, l’impact est aussi réel. Cet outil est pertinent pour stimuler l’écosystème en terme d’innovation et de ré-orientation de projets. La proximité de la collectivité, des acteurs de l’enseignement (écoles et université) et de l’entrepreneuriat (association, technopole, CCI, …) rassemble les compétences en un espace-temps accessible aux porteurs de projet.
1er Prix : Oscar Help. Ce chatbot RH, destiné aux salariés des entreprises, a pour but de faciliter l’accès à toutes leurs données sociales et permet de désengorger les services de ressources humaines.
2ème Prix : Felin pour l’autre. Il s’agit d’un projet de Bar à Chat à Poitiers, dans une ambiance conviviale et japonisante, à la mode Kawai.
3ème Prix : Hakarena. Hakarena est une plateforme web permettant de faire gagner du temps aux familles pour planifier et organiser leurs activités familiales
En tant qu’orga, un SW, c’est 54 heures de folie : on doit s’assurer que tout se déroule comme prévu pour une centaine de personnes ! Tous les participants sont-ils bien arrivés ? ont-ils bien mangé ? sont-ils dans les bonnes conditions pour bosser dur ? C’est de la logistique, certes, mais ça impacte aussi l’ambiance générale, la dynamique de groupe, et donc les résultats finaux des projets présentés.
Si je prends du plaisir à organiser un SW, comme d’ailleurs toute la team SPN, c’est parce que l’énergie dégagée par l’événement est réellement vivifiante.
Merci à tous pour ce Startup Weekend Poitiers 2019 !
Si le SPN et ses partenaires, dont notamment Grand Poitiers, s’attachent à respecter les règles strictes d’organisation de Techstars et à y mettre tant d’énergie, c’est pour garantir l’émergence de ces projets. Et nous nous engageons à les suivre et à les orienter vers les meilleurs dispositifs territoriaux.
La force du collectif, la passion et l’engagement dont font preuve aussi bien les participants que les mentors, la montée en compétences de tous, les relations qui se nouent au travers des moments intenses qui ponctuent le week-end, tout cela reste après le SW.
Cette émulation est tellement bénéfique pour l’écosystème entrepreneurial de notre territoire. La preuve s’il en fallait une : à peine fini, tout le monde demande quand est-ce qu’on en organise un nouveau…
Bref, le love qu’on met dans le SW, il nous le rend bien.
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